Étape 5

E5

ocytocine

La revitalisation du système immunitaire

Exercice : Yi Jin Jing
La Méditation de l’intelligence du Cœur : un discernement dans l’accompagnement de l’autre.
La dévotion dans la méditation laïque

  • comprendre comment fonctionne la mécanique de la récompense : faire une action pour recevoir quelque chose 
  • le Devenir
  • l’Unité corporelle 
  • les trois aspects de la  conscience 
  • Maitriser la mécanique de la récompense – Le Refuge
  • La méditation Cunshen
  • Développer le discernement des 3 manifestations de la conscience : le Rien Faire, la Globalité et le Jeu 
  • La respiration profonde, le soupir et la hyper-inspiration
  • Observer son souffle sans intervenir 
  • Apprendre a bouger les coudes  au rythme de la respiration
  • La respiration “S” – exercice préparatoire pour l’activation de la Glande Pinéale 
  • Le “Dauphin” mouvement elliptique de Tai Chi pour préparer l’activation (semaine 7) des astrocytes

Notre séance (46')

Le Tao des respirations : Tie Bu Shan I

Questions - reponses

Je noté mes impressions (5′)

Au quotidien de cette semaine

Observer pleinement (méditation fonctionnelle) la mécanique du désir. Comment le désir née de la peur et comment la peur engendre le désir. C’est la Dopamine qui œuvre a ceci. C’est ni bon ni mauvais. Nous allons le comprendre pleinement avec tous nos sens ouverts, sans jugement, dans un entraînement quotidien, de manière à s’imprégner pleinement de ce fait.

Pourquoi ?

  • Par se que un grand nombre de désirs nous projettent en dehors de nos besoins profonds et constructifs.
  • Par se que c’est par la nous pouvons lâcher une grande partie de nos conditionnements.
  • En comprenant cette mécanique nous aurions les outils nécessaires pour prévenir et accompagner aussi bien nous que ceux de notre entourage.
  • En toute simplicité pratiquons tous les jours la méditation de la double observation de manière à s’imprégner profondément. C’est le bios de cette imprégnation qui va apporter la consistance et la force nécessaire pour que les habitudes et les peurs crées par le mental puisse sécher comme les feuilles mortes d’un arbre dans une belle jour d’automne.

Juste quelques minutes par jour jouer avec notre capacité de produire de la chaleur (la thermogenèse) au contact avec le froid : 

le contact avec le froid

  • Je pose mes mains, mes pieds et surtout mon visage dans l’eau froide.  
  • une fois sorti(e), j’observe avec attention comment mon corps commence à chauffer 
  • quand mon corps a est chaud je reprend le contact avec l’eau froide une deuxième fois. 

On prend contact avec l’eau froide pour réactiver notre feu interne et non pas pour une quelconque performance… 

Les ondulations du “Dauphin“ et “Tirer d’un fil”

Outils

Chacun pioche et fait comme bon lui semble

Notions

Je choisis un lieu où je ne vais pas être dérangé.

Je commence par une méditation qui agit directement sur ma perception du corps et des sens. Mon mental retrouvera un nouveau regard … et un nouvel équilibre.

D’abord        pour que la méditation puisse avoir un impact réel sur mon corps et sur mes sens,

je dois réaliser que    

le mot n’est qu’une représentation de la réalité ;

et que la réalité est bien plus complexe. 

Un arbre est bien plus complexe que le mot “arbre”

Cette méditation me met en contact direct avec la réalité, et pour cela j’ai besoin de tous mes sens éveillés, ouverts …   Tout mon être est accordé avec l’instant, plus précisément, avec chaque micro instant.

Dans la méditation je deviens un surfeur qui glisse sur les vagues   de chaque micro-instant.

C’est un équilibre en mouvement où toute activité mentale est occupée dans l’acte de la pleine observation  

Sa sera pas un effort, mais plutôt un appel … une invitation à entrer en relation vraie, avec la réalité

Mais avant de commencer cette méditation j’ai besoin d’assimiler 3 piliers,

appelés par les anciens maitres taoïstes les trois bourgeons de la Pratique.

Comprendre la mécanique de l’esprit donc la pratique méditative capable d’agir concrètement sur l’accord physique, psychique, émotionnel, nous fait gagner considérablement en autonomie . Saisir donc cette mécanique permet à nous maintenir en équilibre dynamique au quotidien.

Pour méditer sur l’amour altruiste, il faut commencer par prendre conscience qu’au plus profond de nous-mêmes nous redoutons la souffrance et aspirons au bonheur. Cette étape est particulièrement importante pour ceux qui ont une image négative d’eux-mêmes ou ont beaucoup souffert, et qui estiment qu’ils ne sont pas faits pour être heureux.

Engendrons une attitude chaleureuse, tolérante, et bienveillante envers nous-mêmes ; décidons que, dorénavant, nous ne nous voulons que du bien.

Une fois reconnue cette aspiration, nous devons ensuite admettre le fait qu’elle est partagée par tous les êtres. Reconnaissons notre humanité commune. Prenons conscience de notre interdépendance. La chemise que nous portons, le verre dans lequel nous buvons, la maison où nous habitons, tout cela n’est possible que grâce à l’activité d’innombrables autres. Le plus simple objet de notre vie quotidienne est comme imprégné de la présence d’autrui. Réfléchissons à l’origine de la feuille de papier blanc sur laquelle nous écrivons.

D’après Greg Norris qui étudie le « cycle de vie » des produits manufacturés, au moins trente-cinq pays sont impliqués dans la fabrication d’une feuille de papier. Imaginons le bûcheron qui a coupé l’arbre, l’ouvrier dans son usine, le transporteur dans son camion, la boutiquière à son comptoir ; comme nous, ils ont une vie avec des joies et des souffrances, des parents et des amis. Tous partagent notre humanité ; aucun d’entre eux ne souhaite souffrir. Cette prise de conscience doit nous amener à nous sentir plus proches de tous ces êtres, à ressentir de l’empathie à leur égard, à être concernés par leur sort et à leur vouloir du bien.

Faisons d’abord porter notre méditation sur un être cher

Il est plus facile de commencer à nous entraîner à l’amour altruiste en pensant à quelqu’un qui nous est cher. Imaginons un jeune enfant qui s’approche de nous et nous regarde joyeux, confiant et plein d’innocence. Nous lui caressons la tête en le contemplant avec tendresse et le prenons dans nos bras, tandis que nous ressentons un amour et une bienveillance inconditionnels. Laissons-nous imprégner entièrement par cet amour qui ne veut rien d’autre que le bien de cet enfant. Demeurons quelques instants dans la pleine conscience de cet amour, sans autre forme de pensée.

Étendre notre méditation

Étendons ensuite ces pensées bienveillantes à ceux que nous connaissons moins. Eux aussi souhaitent être heureux, même s’ils sont parfois maladroits dans leurs tentatives d’échapper à la souffrance.

Allons plus loin ; incluons dans cette bienveillance ceux qui nous ont fait du tort, et ceux qui nuisent à l’humanité en général. Cela ne signifie pas que nous leur souhaitons de réussir dans leurs entreprises malveillantes ; nous formons simplement le vœu qu’ils abandonnent leur haine, leur avidité, leur cruauté ou leur indifférence, et qu’ils deviennent bienveillants, soucieux du bien d’autrui. Portons sur eux le regard d’un médecin sur ses patients les plus gravement atteints.Enfin, embrassons la totalité des êtres sensibles dans un sentiment d’amour illimité.

La compassion

La compassion est la forme que prend l’amour altruiste lorsqu’il est confronté à la souffrance de l’autre. Pour cela, il faut se sentir concerné par le sort de l’autre, prendre conscience de sa souffrance, souhaiter qu’il en soit guéri, et être prêt à agir en ce sens.

Pour engendrer la compassion, imaginons qu’un être cher est, une nuit, victime d’un accident de la route et gît blessé sur le bas-côté, en proie à d’atroces douleurs. Les secours tardent à arriver et nous ne savons que faire. Nous ressentons intensément la souffrance de cet être cher comme si c’était la nôtre, mêlée d’un sentiment d’angoisse et d’impuissance. Cette douleur nous atteint au plus profond de nous-mêmes, au point de devenir insupportable.

À ce moment-là, laissons-nous aller à un immense sentiment d’amour pour cette personne. Prenons-la doucement dans nos bras. Imaginons que des flots d’amour émanent de nous et se déversent sur elle. Visualisons que chaque atome de sa souffrance est maintenant remplacé par un atome d’amour. Souhaitons du fond du cœur qu’elle survive, qu’elle guérisse et cesse de souffrir.

Ensuite, étendons cette compassion chaleureuse à d’autres êtres qui nous sont chers, puis, peu à peu, à l’ensemble des êtres, en formant du fond du cœur ce souhait :

« Puissent tous les êtres se libérer de la souffrance et des causes de leurs souffrances. »

La réjouissance, la célébration et la gratitude

Il y a en ce monde des êtres qui possèdent d’immenses qualités, d’autres qui comblent l’humanité de bienfaits et dont les entreprises sont couronnées de succès, d’autres qui, simplement, sont plus doués, plus heureux, ou réussissent mieux que nous. Réjouissons-nous sincèrement de leurs accomplissements, souhaitons que leurs qualités ne déclinent pas, mais au contraire perdurent et s’accroissent. Cette faculté de célébrer les meilleurs aspects d’autrui est un antidote à l’envie et à la jalousie, lesquelles reflètent une incapacité à se réjouir du bonheur d’autrui. C’est aussi un remède au découragement et à la vision sombre et désespérée du monde et des êtres. »

Matthieu Ricard, « Plaidoyer pour l’altruisme »

 

Quelques lois universelles :

  • L’univers est dans un continuel mouvement
  • L’univers tend en permanence à s’équilibrer, malgré ses multiples interactions.

Être née dans un Univers en continuel mouvement et interaction, nous rendent chacun unique de la naissance et sur un chemin de vie unique. Se comparer à l’autre devient donc une erreur. Pour comprendre notre riche vie c’est dans notre contexte qu’on trouve la solution et non en regardant dehors ce qu’il fait l’autre.

Nous sommes donc notre propre Maitre et notre propre Disciple à la fois.

Tout ce qui se présente de l’extérieur : les experts, les professeurs, les maitres, gurus, amis, parents, etc. ce sont des outils, des propositions qui passeront sur un plan secondaire.

Sur le plan principal c’est nous, le Maitre et le Disciple, l’observateur et l’observation, qui avance, apprend, comprend pas à pas l’immense complexité de la vie.

Notre réalité filtrée par le mental : une malhonnêteté intellectuelle

Nous avons nommé tous les éléments qui font partie de notre existence. Le nom a été donne pour classifier le rapport que nous pouvons avoir avec l’objet, l’animal, etc. Le mot donc a été créé pour prêter un premier regard a l’objet et non pour considérer que nous le connaissons.

La malhonnêteté intellectuelle est arrivée au moment où on s’est laissé croire que le mot, le nom est la chose. La conséquence de ce laisse aller est que tous nos sens se sont endormis.

Nous nous réveillons le matin et nous ne voyons (un plafond, des chaises, une fenêtre, des chaussures, un lit…”) que nos propres définitions (projections) mentales que nous avons mis sur les choses et non pas la réalité. Et nous vivons encerclées de nos propres projections mentales toute la journée.

En relation avec l’extérieur (qui est dans un permanent mouvement), nos sens ne produisent plus de sensations, des accordages et des résonnances car nos perceptions sont étouffées par la théorie e la réalité.

Notre mental nous propose de courir après le temps d’être efficace et par projection asphyxie nos sens en relation avec le moment présent.   

La volonté ne peut pas changer nos habitudes

Donc, même la volonté n’est qu’une construction mentale. On se crée une image et nous essayons par la suite de la suivre. Puis on passe à côté de la vie qui se présente, chaque fois renouvelé à nous.

Car la volonté étant créé par le mental, fonctionne que par projection mentale, en isolant l’idée analysé de son contexte et de la perception.

C’est notre capacité d’observation qui nous donne la possibilité de changer.

La méditation est l’observation est la méditation

Avec une observation profonde impersonnelle on réalise tout le phénomène et on voit les erreurs qui peuvent être écartés sans effort… Cette observation naturelle c’est la méditation.

La méditation c’est observer sans volonté, c’est revenir à soi et voir les choses comme elles se présente, sans passer par aucun filtre mental.  Ce grand état de conscience puise ces forces de l’enthousiasme de la découverte de l’instant qui est toujours surprenant, toujours joueur, toujours beau.

La méditation Cunshen en pleine observation (FO+SWT Full Observation with the Senses Working Together)

  • M’unifie
  • M’aide à (me) retrouver plus de cohérence entre mes actes et mes pensées, de me voir d’une manière non fragmentée
  • Trouver l’accord harmonieux psychique, physiologique et émotionnel
  • De saisir ce qui est spécifique en moi de ma manière de faire et de saisir ce que je peux proposer aux autres
  • Comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde
  • De retrouver plus de disponibilité face au quotidien, de devenir en quelque sorte une terre plus fertile pour cultiver des aspects intéressants de la vie qui se présente

L’Observation – Exercice 1 – Traverser le mot

Poser l’attention sur un arbre…

Le percevoir haut de la du mot qui le définit. Traverser le mot qui le désigne.

Observer avec tous les sens ouverts. Sans aucune analyse mentale, accepter le riche flux d’informations qui arrivent en même temps.

Exercice 2L’Observation Charger comme un animal prêt de combattre, mais pour jouer. Charger joyeusement  

Reprendre l’exercice 1 puis rajouter :

Changer pour jouer permet de maintenir l’attention sans effort, ni volonté

Laisser de fondre l’observateur dans l’observation… l’observation devient une seule chose.

L’équilibre est dynamique, mais une fois installé, un grand ordre opère en nous   

Et quand ça sera possible sur deux semaines à venir

Exercice 3 – La double observation

Reprendre l’exercice 2 puis :

Observer l’objet et en même temps observer ce qui change en moi pendant l’observation. Quelle résonance crée cette méditation dans mes sens, dans ma réalité ?

Sans les nommer, sans aucune analyse, mais par un contact direct : observer l’arbre avec tous les sens ouverts et s’observer, en même temps.

Observer c’est être dans l’instant, dans toute sa globalité et dans une continuelle expansion.  

Analyser c’est être dans la passée, fragmenté et dans un isolement provisoire.

La pleine observation est

  • Complètement statique: pour observer d’une maniéré totale, nous avons besoin d’arrêter toute autre préoccupation,
  • Complètement dynamique: l’acte d’observer est extraordinairement dynamique.

 

L’embarra du mental : de la négociation à la participation

Le mental ne peut pas comprendre l’acte d’observation globale, de la méditation. Pour cela que le mental d’abord négocie puis il va se fondre dans l’acte de l’observation, quand la pratique de l’observation laisse rayonner tous les sens en même temps.

 

Reste à voir : la dévotion dans la méditation laïque.

Car si on parle de la globalité des sens et de l’être, on ne peut pas ne pas considérer l’étude des sentiments les plus nobles, comme l’amour et la dévotion.  

 

Entraînement de dépannage

Science

L’ocytocine hormone de l’amour, de la confiance et du lien conjugal et social

Résumé

L’ocytocine est un octopeptide synthétisé dans l’hypothalamus qui permet de stimuler l’émission de lait ainsi que les contractions utérines. Cette hormone se comporte dans le cerveau comme un neuropeptide. Elle pourrait inhiber, via le système gabaergique, l’activité de l’amygdale limbique qui est impliquée dans la détection de la peur. Parallèlement, elle favorise le comportement protecteur de la mère envers ses petits, via le système dopaminergique. Chez l’homme, on a mis en évidence un effet de l’ocytocine sur la confiance, l’empathie, la générosité, la sexualité, le lien conjugal et social et la réactivité aux stress. Des études cliniques commencent à tester l’effet bénéfique possible de l’ocytocine dans des cas d’autisme, de phobie sociale et de dépression. Toutefois, les résultats sont encore préliminaires.

 

Introduction

L’ocytocine est un peptide formé de neuf acides aminés seulement, synthétisé dans les noyaux supra-optiques et paraventriculaires de l’hypothalamus et libéré par la neurohypophyse en réponse à de nombreux stimuli dont l’orgasme, l’accouchement et l’allaitement. Elle a une action bien connue sur la contraction utérine et sur l’émission du lait en réponse à une stimulation des mamelons. En outre, elle est sécrétée en réponse à une augmentation de l’osmolalité sanguine et à une hypovolémie, tout comme l’hormone antidiurétique (vasopressine). Contrairement à cette dernière, l’ocytocine exerce un effet natriurétique et antistress. Selon les biologistes de l’évolution, un précurseur de cette hormone, la vasotocine, serait apparu chez les poissons il y a 100 millions d’années. Chez ces derniers, elle faciliterait la reproduction en diminuant la peur instinctive des femelles d’être approchées pendant l’ovulation. Des études chez l’animal et chez l’homme ont montré que l’ocytocine jouait un rôle dans l’activité sexuelle, l’érection, le comportement maternel, la monogamie, le lien social, le regard, le stress, le bien-être et la confiance. De récentes études ont montré une action bénéfique possible dans le traitement de l’autisme et de la phobie sociale. Le but de cet article est de passer en revue certaines de ces activités et leurs éventuelles applications cliniques.

Rôles physiologiques de l’ocytocine

Hormone intracérébrale et périphérique

Il faut distinguer l’ocytocine libérée dans la circulation à partir de la posthypophyse où elle agit comme une hormone, notamment sur le sein et sur l’utérus, de l’ocytocine intracérébrale, qui agit comme un neuromédiateur et joue un rôle dans les émotions et les comportements. Il y a des récepteurs pour l’ocytocine distribués dans l’ensemble du cerveau et en particulier dans le système limbique et l’amygdale.

La sécrétion d’ocytocine est inhibée par la morphine et les opiacés.3 Elle est stimulée par le MDMA (ecstasy), drogue qui augmente la sociabilité, via les récepteurs de la sérotonine (5HT1a).4 Ces derniers sont impliqués dans l’élévation de l’ocytocine survenant sous l’effet de stress d’immobilisation.5 L’ocytocine pourrait avoir une action inhibitrice sur l’amygdale cérébrale, organe de la perception de la peur, via le système gabaergique.6 Elle activerait en revanche le système dopaminergique de récompense mésolimbique.7

Chez l’homme, l’administration d’ocytocine par spray nasal (Syntocinon, 24 UI) permet d’augmenter rapidement le taux de ce peptide dans le LCR (liquide céphalo-rachidien) et d’avoir des effets mesurables sur le comportement moins d’une heure après. Elle est bien tolérée et n’induit pas d’effets secondaires.8 Les études rapportées ci-dessous ont toutes comparé l’effet de l’ocytocine à un placebo, généralement en administration unique. A quelques exceptions près, aucune étude n’a étudié l’effet d’une administration prolongée (plus de trois semaines) de l’ocytocine.

 

Hormone de la monogamie

Deux espèces de campagnols existent, les rats des champs, qui forment des couples monogames stables, élevant conjointement leurs petits, et les rats de la montagne qui vivent dans des territoires confinés où règne la proximité sexuelle. Ces rats sont volages et de médiocres parents. La cause en est l’absence de récepteurs à l’ocytocine chez ces derniers, alors que les rats des champs en sont abondamment pourvus (et activés par l’ocytocine libérée au niveau du noyau accumbens).1,9,10 Le blocage des récepteurs de l’ocytocine chez les rats des champs induit le comportement volage des rats de la montagne !

Chez l’être humain, il y a également une association entre le polymorphisme d’un des récepteurs pour la vasopressine (V1a) et des traits liés à la stabilité du couple, à la perception des problèmes dans le couple et à la qualité du lien conjugal.10

Hormone de l’orgasme

L’ocytocine est sécrétée lors de l’orgasme dans les deux sexes11 et induit une contraction spasmodique de la musculature lisse (vésicule séminale, urètre, utérus) survenant lors du coït. Elle agirait via des récepteurs V1a pour la vasopressine. On a suggéré que le retard d’éjaculation induit par les antidépresseurs de type ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) pourrait être dû à leur effet inhibiteur sur la sécrétion d’ocytocine.14 Toutefois, à part des cas anecdotiques l’ocytocine n’a pas montré d’effet sur la libido ni sur l’orgasme Elle pourrait toutefois orienter vers la reconnaissance de stimuli sexuels.

Hormone de l’amour maternel et de l’attachement (bonding)

Pour accueillir le nouveau-né, la mère met en œuvre une série de comportements qui comprend la fabrication du nid, l’installation du petit, le léchage, la toilette et le frottement du dos. Ces conduites favorisent les liens entre la mère et ses petits en permettant de leur prodiguer confort, chaleur, nourriture et protection.19 L’ocytocine favorise ce comportement maternel en augmentant la libération de dopamine au niveau du noyau accumbens.20 Ces comportements protecteurs maternels sont supprimés par le blocage des récepteurs pour l’ocytocine.21

Chez l’homme, la prise d’ocytocine augmente la réponse des mères aux cris des enfants par inhibition de l’amygdale et activation de l’insula (mesurées lors d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle : IRMf).22 Elle renforce les sentiments positifs des sujets proches de leur mère, mais active le sentiment d’insécurité chez ceux dont la relation était distante.23 Elle n’aurait donc pas une action univoque de souvenir des événements heureux.

 

Hormone «antistress» dans les interactions sociales

L’ocytocine inhibe l’élévation d’ACTH (adrénocorticotrophine) et de cortisol induite par l’hypoglycémie à l’insuline et par l’injection de vasopressine (hormone de stress qui stimule la sécrétion de corticolibérine). Par ailleurs, l’ocytocine réduit l’anxiété et les stress survenant lors des interactions sociales. Elle freine la sécrétion de cortisol qui est élevée dans certaines situations : chez des sujets ayant vécu une séparation précoce de leur mère,25 lors de conflits de couple et de rejet de groupe chez des étudiants. Elle pourrait médier l’effet inhibiteur sur les stress du support social.Elle augmente le sentiment d’empathie chez les hommes, ainsi que le sentiment d’attachement chez des étudiants peu sûrs d’eux.

 

Hormone de la reconnaissance des visages et de la confiance

Si l’on présente des visages à des sujets normaux, l’administration d’ocytocine augmente la probabilité que leur regard se dirige vers les yeux parmi toutes les parties du visage et la reconnaissance des visages.31,32 Une observation comparable a été faite chez des enfants autistes, qui ont tendance à éviter les regards.33 Après la présentation d’une série de visages neutres, joyeux ou en colère, elle augmente le souvenir sélectif des visages joyeux.34 Elle atténue l’activation des amygdales (mesurée par IRMf), survenant lors de la présentation de visages gais, tristes ou en colère.35

Un des fondements du lien social est la capacité d’entrer en contact avec les autres et de leur faire confiance. Celle-ci est une condition pour établir une relation proche et intime. En utilisant une méthode appelée le «jeu de la confiance», on a pu mettre en évidence le rôle de l’ocytocine lors d’opérations boursières fictives. Ces transactions s’accompagnaient d’une hausse des taux sanguins d’ocytocine, lorsqu’elles étaient fructueuses (donc dignes de confiance), mais ne variaient pas lorsqu’elles étaient non bénéfiques.1,36 Dans une autre étude portant sur 200 investisseurs, ceux qui avaient reçu un spray d’ocytocine investissaient 17% plus d’argent que leurs partenaires qui avaient reçu un placebo.1 Enfin la prise d’ocytocine a montré une augmentation de 80% des dons à des œuvres caritatives !

Y a-t-il une hormone de la méfiance ? La testostérone ? Dans l’étude précitée,1 parmi les sujets qui ont fait l’objet d’un manque de confiance (on leur a transféré peu d’argent), on note une élévation de la dihydrostérone. Or cette hormone masculine joue un rôle dans la puberté, la libido et l’agressivité, qui permet au mâle de combattre ses pairs pour la conquête sexuelle des femelles. Une étude portant sur 24 femmes a montré que l’administration de testostérone (0,5 mg) augmentait la méfiance interpersonnelle, mais seulement chez les plus confiantes d’entre elles, ce qui, d’un point de vue adaptatif, renforcerait la vigilance sociale permettant d’être plus compétitif.

Applications cliniques

Autisme

Des taux abaissés d’ocytocine ont été mesurés chez les autistes, ce qui pourrait être dû à des anomalies de la synthèse de cette hormone à partir de ses précurseurs. La prise d’ocytocine, chez quinze adultes ayant un autisme ou un syndrome d’Asperger, a montré une amélioration dans la compréhension de la teneur émotionnelle d’un message (joyeux, indifférent ou exprimant la colère), ce qui a été confirmé dans une autre étude utilisant le test mind in the eye task. Une diminution de comportements répétitifs (besoin de demander, de toucher, de se blesser) a été également observée. Dans une étude portant sur treize autistes, on a mis en évidence l’effet positif d’un supplément d’ocytocine sur le temps passé à regarder les yeux d’un interlocuteur et sur les interactions avec les partenaires d’un jeu de balle fictif et de la confiance envers eux.

Schizophrénie

Une étude chez 30 schizophrènes a montré une capacité diminuée à reconnaître les émotions (par rapport à des sujets sains) qui a été améliorée par l’administration d’ocytocine, dans une étude en crossover. Une étude chez quinze patients sous neuroleptiques avec des symptômes résiduels a montré, après un traitement de deux fois 40 UI d’ocytocine pendant trois semaines, une amélioration clinique globale (global improvement scale). Une autre étude portant sur onze patients a montré, en plus d’une action antipsychotique, une diminution de certains symptômes déficitaires.

Phobie sociale et anxiété généralisée

L’anxiété généralisée (GAD) ou phobie sociale est caractérisée par la crainte exagérée d’un regard critique sur soi dans des événements sociaux divers. Les taux d’ocytocine chez des patients ayant une GAD semblent être élevés parallèlement au degré d’anxiété. L’administration d’ocytocine à dix-huit patients présentant une GAD a montré, lors d’IRMf, une diminution de la réactivité de l’amygdale exacerbée par la vue de visages menaçants.Chez des sujets ayant une phobie sociale et suivant une thérapie comportementale, l’ocytocine n’a pas modifié la réduction des symptômes (entraînée par la thérapie) ni les dysfonctions cognitives, mais a amélioré l’évaluation positive de soi.

Dépression

L’ocytocine est considérée comme une hormone antistress qui tend à varier de façon inverse aux taux de cortisol et de vasopressine, qui sont élevés dans la dépression. En effet, on a trouvé une corrélation inverse entre les taux d’ocytocine (abaissés) et la gravité de l’anxiété chez des patients ayant une dépression sévère. Dans une autre étude, des taux abaissés d’ocytocine n’ont été observés que chez les femmes déprimées et ni les antidépresseurs, ni les électrochocs n’ont modifié les taux sériques d’ocytocine.

Une baisse des taux sériques d’ocytocine a été mesurée pendant la grossesse chez des patientes à risque de développer une dépression post-partum, et pourrait constituer un marqueur biologique de cette affection. De même, dans une étude portant sur 90 sujets, on a mesuré des taux sériques abaissés d’ocytocine chez ceux présentant un score élevé de stress précoces dans leur vie et des traits anxieux. On a mesuré des taux abaissés dans le LCR chez des femmes ayant des antécédents d’abus sexuels dans l’enfance. La prise d’ocytocine lors d’un test de mind reading chez des déprimés a montré par IRMf une augmentation de l’activité paralimbique (gyrus frontal et insula) par rapport à des contrôles sains.

Conclusion

L’ocytocine, en plus de son action sur l’allaitement et les contractions utérines, apparaît comme l’hormone de l’attachement, qui établit les liens protecteurs de la mère avec ses petits. Du point de vue phylogénétique, ces liens, en garantissant la sécurité des petits, favorisent la survie de l’espèce. En outre, l’ocytocine joue un rôle dans les liens sociaux et atténue la phobie sociale. Elle interviendrait dans le sentiment d’appartenance à un groupe et dans la confiance entre les éléments du groupe. Hormone de la confiance, elle augmente l’empathie et la générosité. Du point de vue clinique, les études actuelles sont de durée trop brève pour pouvoir proposer l’ocytocine comme traitement adjuvant dans la phobie sociale ou dans l’autisme, et des études prolongées sont encore nécessaires avant d’envisager son utilisation comme psychotrope.