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Le microbiote intestinal 

Lisa GUSHANG

Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes hébergés dans le tube digestif. Notre microbiote comprend près de 100 000 milliards de bactéries, dix fois plus que le nombre de cellules du corps, et pèse plus lourd que le cerveau, jusqu’à deux kilos.

Un gramme d’excrément humain contient plus de bactéries qu’il n’y a d’êtres humains sur Terre. Avant la naissance, le tube digestif du fœtus est stérile.

Lors de l’accouchement, le nouveau-né ingère des micro-organismes, notamment présents chez sa mère. Son tube digestif est ainsi rapidement colonisé par des bactéries vaginales et fécales maternelles. Il connaît alors un véritable “bactérie-boom”.

Par la suite, la composition de ce microbiote intestinal va évoluer, en fonction, par exemple, du mode d’alimentation du nourrisson, allaitement ou lait de substitution, l’allaitement maternel favorisant l’implantation précoce de certaines souches bactériennes.

La composition du microbiote se complexifie avec le temps. Elle comprend de nombreuses espèces de bactéries, mais aussi, par exemple, des champignons microscopiques et des virus non-pathogènes. Cette composition, à peu près stable dès l’âge de 3 ans, s’appauvrit légèrement chez les personnes âgées.

Elle est dégradée par le microbiote dans le colon. Cette communauté intestinale assure aussi un rôle de barrière contre l’invasion des micro-organismes pathogènes, responsables de diverses maladies. Non seulement le microbiote les empêche de s’installer en occupant le terrain, mais les bonnes bactéries du microbiote luttent directement contre les pathogènes par compétition pour les mêmes nutriments et par la production de substances bactéricides.

L’intestin représente le premier réservoir de cellules immunitaires de l’organisme. Ces cellules, des globules blancs, jouent un rôle primordial sur le microbiote en faisant le tri entre les bactéries nocives et celles qui, au contraire, sont bénéfiques pour la santé.

Le système immunitaire influence la composition et la diversité du microbiote, et il s’avère que, en retour, le microbiote active et influence le système immunitaire.

Le stress, la fatigue, une alimentation déséquilibrée ou la prise d’antibiotiques réduisent la variété des micro-organismes présents. Or leur diversité est fondamentale. Une chute de 30 à 40 % de cette diversité peut provoquer l’apparition de certaines maladies chroniques : diabète de type 2, problèmes hépatiques ou cardiovasculaires.

Inversement, en modifiant la composition du microbiote, on pourrait prévenir certaines pathologies.  Le microbiote intervient sur la digestion, mais aussi, à divers niveaux, sur le fonctionnement de notre organisme. Son interaction avec le cerveau est un élément dont on commence à peine à mesurer l’ampleur. Il nous faut donc accepter d’être des êtres non-indépendants hébergeant d’autres êtres vivants qui nous sont indispensables. Respecter et cultiver cette symbiose active est probablement une clé majeure de notre santé.